Il ne portait pas de parfum.
Il avait mis son parfum préféré. Non pas qu'il avait pour habitude de se parfumer, il ne mettait jamais de parfum.
Pourtant,
il portait son parfum préféré. Subtil, qui ne vous prenait jamais à la
gorge et que seules les personnes qui avait l'habitude de cette senteur
pouvaient remarquer. Il portait son parfum préféré mais ce n'était
pourtant jamais le même. Cela dépendait. Parfois il était plus sucré,
d'autres fois plus piquant, mais il était vrai que le plus souvent il
était épicé. Il sentait aussi le chaud, pas le mauvais chaud, plutôt la
chaleur agréable, celle dans laquelle on se niche, on s'apaise.
Il
portait son parfum préféré et il vit qu'elle l'avait sentie. Il la
regardat droit dans les yeux, comme il le faisait toujours avec elles.
Il la regardat et fit sourire ses yeux, les coins de sa bouche se
relevant imperceptiblement. Mais il savait qu'elle le verrait car elle
avait sentie son parfum.
Quand elle se leva pour se préparer à
descendre du wagon, il décidat de la suivre. Ca n'etait pas son arrêt
et il s'en fichait. Il revenait d'un endroi et pourquoi n'irait-il pas
ailleurs ? Il avait pris la journée et avait trouvé son parfum tôt le
matin, il était partit, rafraîchit. Il descendit juste derrière elle.
Elle se retourna et il lui sourit, plus ouvertement.
Quelques mots avaient suffit, pas besoin de plus quand le parfum avait agit.
Quelques dizaines de minutes après il se reparfumait.
Quelques heures après il rentrait. Il portait son parfum et elle aussi.
Mais ce n'était qu'un salopard. Car lui savait et elle non.
Il portait son parfum et elle portait le sien, ainsi que sa maladie.