De la volatilité du reptile

Ce qu'il faut savoir de ce carnet,
c'est avant tout un essai. Bien
qu'y étant anonyme, ce que j'y écris
n'est que la stricte vérité.

Deux personnes, qui sont aussi des amies,
connaissent ce carnet ainsi que mon identité.

Je leur fait extrêmement confiance
sur ce point,  je sais qu'elles ne
divulgueront jamais quoi que ce soit.

Après une semaine environ, je me sens
déjà mieux d'avoir écris ces notes. même
les psy que j'ai pu consulter dans le passé
n'ont pas eu droit à autant de révélations.
On m'avait forcé à les consulter. Le propre
de l'analyse, c'est d'y venir par soi-même,
j'y étais allé pour que l'éducation nationale
me lâche les baskets.

Durant ses consultations, je jouais l'enfant
malade, perturbé, refoulant une fausse
haine du père, noyant le tout dans une diatribe
fleuve avec un champs lexical choisi avec soin,
le tout sous la houlette de résumé des bouquins
de Freud, pour le choix des thèmes abordés,
pour montrer que mon comportement était
lié au trauma du divorce de mes parents.

Quel jeu et quelle partie de plaisir. Je voyais
ses yeux briller à chaque fois que mes mots
reflétaient les écrits Freudiens.

Au final, l'éducation nationale à fini par me laisser
tranquille, ainsi que mes profs, j'avais eu la bonne
idée de simuler des craquages nerveux par des
crises de larmes et des crises de colères
irraisonnées et le tour fut joué.

L'avantage de la psychologie et de l'analyse,
c'est que si l'on est pas franc et qu'on reste
cohérent, on peut faire croire à peu près n'importe
quoi à l'analyste, il suffit de se rencarder sur les
termes et les thème propres à la psychanalyse.

Par contre, j'irais sûrement de moi-même quand
j'en aurais besoin et quand j'en aurais les moyens.

Pour finir, il faut que j'explique pourquoi j'ai choisi
le mot " reptile " dans le titre de ce carnet.

Je me laisse de plus en plus souvent porter par
mes bas instincts primitifs, ceux qui font partis
du cerveau reptilien de l'inconscient,
l'instinct de survie.