La folie (je t'aime à?)
Cela fait très longtemps que je n'ai pas prononcé ces mots avec sincérité.
Trois mots : "je t'aime", si futiles et jetés comme cela, pour calmer les esprits.
Bien que je ne soit jamais avare de mots, ceux-là me paraissent sales
et inexactes. Les rares fois où je les ai employés, je croyais en leur sincérité,
pour finelement me rendre compte que je me fourvoyais, fou que j'étais de croire
qu'une certaine appréciation positive de la personne pouvait me permettre
de dire cela. Je n'ai donc pas dit ces mots depuis très très longtemps, à chaque
fois ils me torturent, me rappellent de mauvais souvenirs. A xhaque fois
que je les ai prononcés, j'ai eu un mauvais retour de baton, comme
si en face elles avaient attendues ce moment pour me tromper ou rompre.
Désormais, je ne veux plus les dire, ils sont trop lourds, supportent trop
de conséquences, trop indistincts pour être vrais. Ces mots n'existent
pas vraiment, ils sont un fantasme hérité de l'expérience judéo-chrétienne
que j'abhore, de ce principe populaire qui veux que l'on vive le reste
de sa vie avec la même personne sans jamais avoir l'occasion de voir
si ça aurais put être mieux avec quelqu'un d'autre. Ces mots sont
en eux-mêmes un serment trop juste et trop dur à tenir, je ne les prononcerais
peut-être plus, et ce n'est peut-être pas plus mal.